Le Docteur Pinguin se trouvait dans son laboratoire
situé quelque part dans la banlieue parisienne, coincé
entre une mairie communiste, une voie ferrée et une cache secrète
de l'ARA (Armée Révolutionnaire Auvergnate). C'était
un de ces soirs de mars où, peu après le lever du soleil
et par une température caniculaire de 6%, il ne faisait pas un
temps à mettre un palmipède piscivore dehors.
Le Docteur Pinguin était heureux. Il était
enfin sur le point d'aboutir. A quoi ? Il ne le savait pas et cela l'énervait
prodigieusement. Songeur, il revoyait sa vie comme dans un film de cellophane
: son enfance sur la banquise du Lac Léman, son adolescence où
il dût renoncer la mort dans l'âme à une carrière
de musicien prodige qui s'annonçait prometteuse, s'étant
rendu compte qu'avec seulement trois doigts à chaque patte, il
lui était difficile de jouer du biniou aussi bien que Lara Fabian.
Puis vinrent ses études de médecine et son diplôme
de Doctorat en biologie moléculaire obtenu on ne sait comment
à la National Institute of Laponie, située à Igloo-sur-Mer
dans la Creuse.
Le Docteur Pinguin songeait avec nostalgie à
cette sublimissime époque durant laquelle, ne sachant malgré
le peu de goût qu'il avait de l'argent, résister aux ponts
d'or que lui offrait Hollywood, il devint la vedette de films célèbres
comme : "Autant en emporte la banquise", "Vol
au-dessus d'un nid de pingouins", "Blanche-Neige et
les 7 pingouins", "Les Pingouins flingueurs",
"Un pingouin nommé Wanda", "L'arrière
train sifflera trois fois" (une uvre mineure), "Le
Pingouin qui en savait trop" et, bien sur, "Tux, le
8ème passager".
A l'évocation du titre de ce dernier chef d'uvre,
annonciateur, mais il ne le savait pas encore, des horreurs futures,
Le Docteur Pinguin frissonna. Il sentit qu'il lui fallait finir
son uvre ultime. Cependant, de plus en plus agacé, il ne
savait toujours pas de quoi il s'agissait, ni ne voyait l'utilité
de la chose. En fait, il ne savait même pas s'il l'avait commencé.
Pendant ce temps là, dans un lieu perdu situé
dans un coin paumé précisément quelque part entre
Ouarzazate et La Garenne-Bezon,
Voir l'épisode 2
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